La guerre des sexes

La lutte entre le féminin et le masculin dans notre société.

Depuis maintenant des décennies, voire des siècles, nous pouvons avoir l'impression d'assister à une opposition féminin-masculin dans nombre de domaines. Il serait vain de vouloir les énoncer tous. Il peut être intéressant d'en comprendre les mécanismes à travers la notion yang-yin.

Et voilà ! c'est lâché ! certains(es) se disent déjà que je vous ai balancé deux grosses énormités en une seule phrase.

La première : yang-yin. Pourquoi pas "yin et yang" ou "yang et yin" ?

Simplement ?
Parce qu'on ne peut parler de l'un sans l'autre , ni inversement. Rien n'est totalement divisé. Rien n'est totalement yin, rien n'est totalement yang. Il y a toujours les deux en proportions "relatives". Ainsi la femme est plutôt yin, et l'homme plutôt yang. Donc l'homme n'est pas yang et la femme n'est pas yin.

La deuxième : pourquoi yang-yin et pas yin-yang ?

pourquoi le yang d'abord, et le yin ensuite ?

Parce que le ciel, Yang, naît d'abord et bien avant la Terre, Yin. Il est dit dans les classiques : "la vigueur du Ciel descend et frappe la Terre, qui dans sa "douceur malléable, s'écarte pour l'accueillir en son sein. De leur union naissent les deux souffles (incarnés) yang-yin qui en s'unissant génèrent les innombrables espèces". (les 10000 êtres). Donc yang d'abord et yin ensuite. Du non-manifesté (yang) vers le plus tangible (yin). On parle de souffles, autrement dit d'énergies, de Qi, donc de mouvements, pas de femme ni d'homme.
Revenons à nos moutons !

Opposition des sexes

Pensez à tous ces clivages, ces interdictions sexistes (dans un sens comme dans l'autre), ces excitations, ces exhortations, ces manigances, ces manipulations, ces tentatives vaines de prises de pouvoir, qui sont délétères pour nos couples, nos familles, nos relations, nos sociétés, sur la base de cette opposition de sexe.

Nous en arrivons à déplorer la"montée" du sexe pour le sexe. (sexualité s'entend)
Peut-être qu'il n'y a plus que là où l'union soit possible dans certains cas ?
Quelques secondes de plaisir au milieu d'une tourmente quasi continuelle.

Comment cette lutte des sexes peut-elle prendre racine ?

Jusqu'au faut-il remonter pour saisir une bribe de racine de cette lutte pour le pouvoir, la suprématie d'un des genres de l'être humain ?

Posons-nous la question : "Quel est un des plus grands pouvoirs sinon celui de donner la vie ? transmettre la vie ?  ... de manifester la vie ? le pouvoir créateur ou "procréateur" ? Dans notre civilisation judéo-chrétienne, seul Dieu donne la Vie.

Mais voilà, JJ Goldmann est passé par là, et "elle a fait un bébé toute seule". La femme peut maintenant se passer de l'homme pour donner la vie. Encore un coup bas dans la puissance de l'homme. Ouille !

Les frustrations

A l'origine, à l'état naturel des choses, seule l'union d'une femme et d'un homme, à un instant précis (la période d'ovulation de la femme), peut donner lieu à un processus de procréation. La femme a ses périodes. Plutôt yin, elle est liée au temps. L'homme lui en a aussi, ... mais tout le temps ! Plutôt yang, il est lié à l'action. D'où ces frustrations possibles de part et d'autres, liées à la difficulté de se rencontrer. Avec à la fin des rancœurs, des rancunes, des vengeances, des prises de distances, des recherches de solutions alternatives (adultère, polygamie, fuite, désengagement plus ou moins total, renoncement, abnégation, résignation, etc.)
Les anciennes générations disaient "l'homme propose, la femme dispose !"  Donc l'homme peut se sentir à la merci de la femme. Bien qu'avant, à la période féodale, on disait "ce que le Roi veut, Dieu le veut !" Donc la femme pouvait se sentir à la merci de l'homme. Les choses ont elles changé, évolué ? C'est selon la vision de chacun(e).

Bref, sans les éprouvettes, le consensus restait de mise. L'homme et la femme devaient se mettre d'accord.  mais maintenant ... aïe !

Dominé ou être dominé ?

A l'époque où nous vivons, il est moins "tendance" d'être masculin dominant. Le politiquement correct, la demande des "mouvements féministes" représentatifs, la grande mode du "développement personnel", la banalisation de la psychologie de comptoir, entre autres, en sont majoritairement responsables, sans parler des volontés gouvernementales de prôner la parité. En tous cas, tout homme qui se fait prendre a de grandes chances de se voir puni sinon fustigé. "Pauvre mâle dominant dominé !" Ouin !

Comment séduire ?

Dans ces considérations de progrès, l'homme s'est parfois "dé-brut-alisé", un peu dégrossi voire affiné sinon raffiné. Parfois trop. Ces dames voulaient se faire respecter et être égales dans le pouvoir de décision (au quotidien), pas que l'homme bascule dans la féminité. Le mâle viril aurait-il chuté de son piédestal et ne ferait-il plus fantasmer ?

Étant amenés à voyager régulièrement dans le cadre professionnel, nous avons rencontré dans différents pays, des comportements très différents dans la relation mixte.

En Norvège par exemple, lors d'une formation, les femmes se sont plaintes que les hommes ne prennent plus l'initiative, ce sont elles qui l'assument. Elles ont dit "les Norvégiens ont des petites boules". Ils se laissent "driver" par leur copine ou épouse et sortent entre hommes pour être peinards, et les filles vont ensemble de leur côté". Quelle rencontre !

En Chine, hors des grandes villes, nous avons pu voir la femme vraiment et totalement égale de l'homme. Tous les métiers lui sont ouverts. Mais avec les mêmes exigences que pour les hommes. Les 2 genres se taquinent mutuellement, chahutent gaiement, et surtout se respectent. Les femmes répondent sur le même ton que l'homme, tant verbalement que physiquement. Qui s'y frotte s'y pique !
Dans les villes, dans le milieu des affaires, elles sont agressives, conquérantes, et ont la possibilité de manifester leur "yang" de la même manière qu'un occidental le ferait. Elles savent ce qu'elles attendent d'un homme au quotidien et savent parfaitement l'exprimer. C'est clair, net et carré.
Revenons à nos moutons.

Action réaction

Après ces pertes successives de pouvoir dans la relation, comment pourrait-on voir réagir notre homme intérieur, sinon "homme d'intérieur" ?

Nous avons vu qu'il peut ressentir de la perte de pouvoir de création, de pouvoir de séduction, de pouvoir d'action, alors comment pourrait-il inverser la tendance, tout au moins rééquilibrer les choses ?

Au plus haut niveau, la politique. La majeure partie des lois qui sont votées le sont par des hommes dans leur état d'esprit. La politique a longtemps évincé (et continue d'évincer) et discrédité le féminin au pouvoir.

Au niveau scientifique, les femmes sont très peu reconnues et valorisées. Il est rare de trouver des maîtres de recherche "femmes".

Dans les affaires, dans le milieu professionnel, avec le fameux "plafond de verre", on limite la progression sociale et professionnelle des femmes. "Si on arrivait à les dégoûter du boulot, elle retourneraient à leurs casseroles" a t-on pu entendre. Les grosses boites sont généralement dirigées par des hommes.

Mais là où l'homme a resserré la corde autour du cou de la femme, c'est dans le contrôle de la naissance. Le pouvoir politique, législatif, associé au pouvoir scientifique a réussi à faire croire les deux choses les plus importantes pour les dominer :

  1. Elles seraient incapables de gérer leur grossesse seules et encore moins leur accouchement. Elles ont donc obligation de venir accoucher en clinique sous la présence l'absence d'un obstétricien. Or, la naissance dans la majeure partie du globe est confiée aux femmes elles-mêmes car leur corps lié à la Terre, sent, ressent instinctivement ce qu'il faut faire au moment où le faire. L'OMS (organisation Mondiale de la Santé) a d'ailleurs publié un rapport sur le fait que 93% des accidents autour de la natalité étaient dus aux "effets iatrogènes" du milieu hospitalier. Le tour de force est qu'en milieu hospitalier justement, sous les ordres du médecin accoucheur, on trouve essentiellement des ... femmes ... qui participent en complicité à l'élimination de leur pouvoir créateur.
  2. Pour des raisons d'abord financièrement juteuses, on a réussi à faire croire aux femmes que leur lait maternel était insuffisant ou inadéquat pour leur enfant, et qu'il faut lui administrer un résidu lacté passé par les limbes d'usines inhumaines et surtout bien stériles (dans tous les sens du terme). Ce qui est faux puisqu'un autre récent rapport de l'OMS préconise l'allaitement maternel, avec même des accompagnements proposés par des ONG internationales.

Imaginez ! vous êtes une femme. Vous en êtes amenée à penser que votre capacité à donner la vie est un danger pour votre progéniture et que vous êtes incapable de le nourrir tel que la Nature, la Vie l'a prévu, organisé, défini. (comment les femmes ont-elles fait pour arriver à donner naissance à tant d'enfants dans le monde depuis autant de siècles auparavant et à les nourrir ?)

Comment dans ce cas, en étant une femme, pourrait-on avoir confiance en soi ?
Après s'être vue de manière religieusement superstitieuse taxée de ne pas avoir d'âme, d'être inférieure à l'homme, accusée de sorcellerie (rappelez-vous l'inquisition, le plus souvent l'homme est envoûté par une sorcière, rarement l'inverse), privée de droit fondamentaux, privée du droit de travailler sans accord écrit de son mari, privée de compte en banque dans les mêmes conditions, privée du droit de vote jusqu'à récemment, comment peut-on imaginer voir un être vivant accepter et se résigner à ce point, sans fomenter une action de révolte dirigée contre la gente masculine, voire utiliser les mêmes stratégies guerrières ?

Quête du pouvoir avec refus d'alternance

Si chacun reste campé sur ses positions, la guerre est vite déclarée, tout au moins une fin de non-recevoir. Ce que femme veut, l'homme lui refuse. Ce que l'homme veut, la femme lui refusera. Qui sera le/la plus intelligent(e) pour céder un pouce de terrain, sans céder aux extrêmes ?

Quelle solution à la guerre des sexes ?

Revenons-en au Tao et à l'alternance yang/yin. Pourquoi le yin croit ? Le yin ne croit que parce que le yin fait d'abord la place au yang. Celui-ci a tout le loisir de s'expanser au maximum. A son apogée, il ne peut que laisser la place au yin pour que ce dernier s'expanse à son tour.Et ainsi de suite. Ainsi il n'y a pas de lutte entre les 2 forces naturelles, elles se succèdent mutuellement. En médecine énergétique chinoise, on dit que quand il y a lutte entre le yin et le yang, le corps est malade. Que s'il arrive qu'ils se séparent, c'est la mort qui survient. Et si chacun acceptait de laisser la place à l'autre tout en incluant l'autre systématiquement ?

Au niveau de la naissance, les femmes peuvent-elles inclure systématiquement leur compagnon, lui dire qu'elle ont confiance en lui pour les accompagner ?

Peut-on laisser les femmes accoucher où elles le souhaitent, quand elles le souhaitent, avec qui elles le souhaitent, et surtout dans la position qui leur convient ?

Les laisser alimenter leur enfant comme elle le sentent ?

En privé, si une femmes trouve son "mec" trop féminisé, "plus assez couillu", pourrait-elle lui laisser le temps de découvrir cette expérience de la féminité, le temps de trouver un juste équilibre, sans sanctionner trop vite ?

En politique, pourrait-on écouter les vraies femmes (pas celles qui agissent comme le pire des hommes) nous dirent comment elles voient le monde et comment elles pensent l'améliorer ?

Dans les affaires, ne pourrait-on pas cultiver l'art du Bon Business réciproque qui prend soin de chacune des parties, sans l'aspect prédateur masculin, grâce à la présence des femmes à un niveau  de décision et d'influence égal à celui de l'homme ?

Si chaque sexe avait enfin confiance en l'autre, il arriverait à avoir confiance en lui-même et en la vie.

Si au lieu d'exploiter les faiblesses de l'autre, on le soutenait,est-ce que la peur et l'angoisse ne disparaîtraient pas de la vie ?

Et si nous construisions un monde non pas basé sur la compétition et l'affrontement mais sur la coopération ? non pas sur l'affaiblissement de l'autre mais plutôt sur la synergie ?

Rappelons-nous la théorie des espèces : ce ne sont pas les plus forts ni les plus intelligents qui survivent, mais ceux qui s'adaptent le mieux.

Nous pouvons penser que s'adapter c'est coopérer. Il n'y a rien à attendre des grands groupes, ni des pouvoirs politiques. C'est à nous, à vous, dans le quotidien de penser à se mettre en retrait, faire la place à l'autre, l'écouter, et parfois lâcher-prise de nos peurs, et oser l'impensable : laisser faire l'autre à sa manière et voir où ça va.

C'est là que nous pouvons changer le monde, en balayant devant notre porte.

Merci de votre lecture et bonne journée.

 

 

 

 

 

Au sujet du Tao 3

Et voilà le troisième volet qui s’appelle 2 de notre saga sur le Tao.

Après l’unité et l’authenticité, voici le 2 de la dualité. A partir du Tao non manifesté et donc sans mouvement, vient l’origine du mouvement, à savoir la mise en place de deux forces qui vont pouvoir se générer l’une l’autre.

C’est la base de compréhension du « changement ». Deux forces, l’une dirigée du bas vers le haut et du centre vers la périphérie dite « yang », l’autre dirigée du haut vers le bas et de la périphérie vers le centre dite « yin ».

Ainsi tel qu’il est écrit dans les classiques, « les énergies claires et légères montent et se dispersent formant le Ciel, c’est le yang ; les énergies lourdes et obscures descendent et se concentrent formant la terre, c’est le Yin ».

Donc point d’état ni de photo, mais plutôt des mouvements et des vidéos. Une photo est statique c’est comme déjà mort, ce qu’on voit dans une vidéo est en mouvement, c’est la vie.

L’une de ces deux forces, Yang, tempérée par l’autre, Yin, va croître jusqu’à son maximum, son extrême, jusqu’à se disperser, laissant place à son opposé, Yin force de concentration qui croissant à son maximum de concentration, tellement concentrée qu’elle en devient invisible puis disparaît. Elle laisse à son tour la possibilité au Yang de renaître et croître jusqu’à nouvelle dispersion, et ainsi de suite. Croissance et déclin, c’est la base de tout mouvement, y compris la vie. C’est donc aussi une force de régénération perpétuelle qui transforme l’aspect des choses et des êtres, tout en maintenant un certain équilibre.

Le changement inévitable est le moteur de la vie

La stabilité donc le ralentissement peut conduire à l’arrêt et à la mort.

Alors premier constat pour nous, petits humains : pourquoi résister au changement ? (puisque c’est résister à la vie) pourquoi rechercher la stabilité ? (puisque c’est trouver la mort).

C’est pourquoi, des mots comme « devoir, falloir, stable, stop, définitif, juger, discerner, arrêter, contrainte, engager, enjeux, fixer, gagner, réussir, perdre, … » sont à utiliser et à « penser » avec précaution puisque ce sont termes morbides.(ils contiennent la notion de fin de quelque chose)

Au contraire, immanence, impermanence, relativité, temporalité, changement, mouvement, jeu, essayer, tenter, oser, aller, sont des concepts de vie.

Mais tout ce jeu a sa propre limite. Une vie trop agitée est comme une chandelle brûlant par les deux bouts. Trop inanimée elle n’éclaire rien et finit aussi par s’éteindre. Point trop n’en faut ! La juste mesure ! En toutes choses. Donc l’un en va pas sans l’autre.

Si l’une des forces « pousse au derrière de l’autre » et réciproquement, les deux sont bien indissociables. Vouloir les séparer reviendrait à vouloir séparer les côtés pile et face d’une même pièce, ou même l’avers et le revers de la main, ou les 2 côtés d’une montagne. En effet, l’adret de la montagne est considéré comme plutôt yang et l’ubac comme plutôt yin, mais la montagne est indissociable. Même si on arrivait à la séparer par moitié, on obtiendrait 2 montagnes plus petites avec chacune un adret et un ubac.

Yin et yang sont donc inséparables et leur alternance inévitable.

Concrètement, la prochaine fois que vous avez l’impression que le sens d’un événement vous échappe, commencez par prendre le temps de ralentir. Vous savez déjà que chaque chose est à sa place, et que tout n’est qu’alternance et équilibre.
Regardez cet événement avec du recul, prenez de la distance. Essayez d’en déterminer le point de départ. Qu’elle en est l’origine, la cause profonde, en fait, sa racine. Vous vous apercevrez peut-être qu’il n’a pu naître spontanément mais qu’il a été engendré par un contexte favorable antérieur.

Ensuite estimez les tenants et aboutissants de ce contexte, et voyez l’évidence de l’arrivée de l’événement en question.

Sentez depuis son début, comment il a évolué, autrement dit « la tournure des événements » au sein de l’événement. Vous y êtes ? Là vous pouvez déjà commencer à deviner la suite de cette événement. Et peut-être même ce qu’il va générer lui-même comme situation ultérieur, ce qu’il va provoquer, ainsi que les événements qui vont en découler.

Loin de devenir des devins, nous abordons la notion de causalité, de la loi de « cause à effet ». Non pas en la limitant à des constats comme Kant, ni en la négativant comme Hume, mais en en percevant la notion de permanente et continuelle évolution.

Tout n’est que cycle

Celui ou celle qui est doué de patience peut l’observer, et même l’utiliser.

Dans votre vie, si une porte se ferme, c’est parce qu’une ou deux autres se sont déjà ouvertes, prêtes à vous accueillir. Vous ne les voyez peut-être pas, mais nous vivons dans un monde de changement permanent et cyclique.

SI vous avez un problème, attendez et observez la tendance du contexte. Voyez ou sentez comment le changement opère, sentez le mouvement. Ne faites pas appel qu’à votre raisonnement, mais surtout à vos sensations. Et vous verrez rapidement que vous êtes capables de vous positionner pour profiter de ce changement au lieu de toujours avoir la sensation de le subir.

D’accord, ces notions sont subtiles et pas évidentes à mettre en pratique, surtout quand on a souvent eu la tendance à accepter de les prendre de plein fouet.

Alors un exemple peut-être ?

Imaginez ! Vous êtes sur la plage. Vous voulez mettre votre barque à l’eau et la mer est loin, c’est marée basse. Deux solutions s’offrent à vous.

Soit vous poussez comme un malade, et c’est lourd une barque, surtout quand on arrive sur du sable mouillé et mou dans lequel l’embarcation s’enfonce. Elle est belle votre barque, elle est parfaitement hydrodynamique donc vous la propulserez facilement à coups de rames. Bien calfatée, sa coque est bien étanche et il n’y aura pas de voie d’eau. Elle est solide et elle résistera aux vagues. Elle est bien auto-videuse (l’eau qui y pénétrera par le dessus sera bien évacuée naturellement vers le fond et la mer) donc vous ne sombrerez pas. Oui, c’était un beau projet, et c’est d’ailleurs une belle réalisation, qui vous vient d’une idée d’un ami qui … etc etc.

Mais là, vous êtes sur le sable, voire « dans » le sable. Plus vous poussez, plus vous vous épuisez. Comme vous êtes un(e) petit(e) malin(gne), vous avez étudié l’art de la guerre et vous vous dites « une troupe c'est comme une nouille, ça se tire, ça ne se pousse pas ». Alors vous passez de la poupe à la proue et vous tirez comme un malade, oui encore, et vous n’arrivez à rien non plus de cette façon là.
Vous vous êtes bien battu(e), contre le sable sec, le sable mouillé, le poids de la barque, éventuellement le vent, le déséquilibre latéral de l’embarcation, mais force est de constater que vous n’êtes de taille ni contre la friction ni contre la pesanteur. Vous êtes juste "contre". Et vous pataugez dans la dualité. Deux forces qui s'opposent.

Vous vous êtes épuisé(e), découragé(e) et vous avez perdu votre temps.

Et si au lieu de "faire contre" vous "faisiez avec" ?

A ce moment vous lâchez prise, vous ne pouvez plus rien faire.

Alors arrive une alternative. Au lieu de vous gâcher votre belle promenade sur les flots, vous savez que le cycle des marées fait qu’après une marée basse, il y a un temps d’inertie qu’on appelle « l’étale » et qu’après l’étale de basse mer, le flot s’inverse et la marée commence à remonter vers la terre. Bientôt l’eau affleurera le bas de votre coque, puis la soulèvera et vous pourrez ramer tranquillement et faire votre balade. Ce serait "faire avec". "Un yin, un yang, c'est le Tao". "Simplement yin, simplement yang" (HuaiNanZi) Ne plus se battre mais utiliser le contexte en acceptant l’alternance. Le yin ne se bat pas contre le yang, ni l'inverse, mais ils s'engendrent l'un l'autre, bien qu'opposés en terme de polarités. (c'est d'ailleurs l'explication de tous les problèmes entre les hommes et les femmes, la guerre des sexes ...voir ici)

Même si votre projet semble parfait, vous êtes tributaire du contexte en permanente évolution, c’est le changement, donc la vie.

Si vous ne tenez pas compte de ce contexte, vous allez finir par renoncer. Si vous voulez forcer les choses sans tenir compte du « timing », vous prenez des risques. L’utilisation du contexte favorisera le succès de votre projet.

Maintenant que la promenade est finie et que vous allez rentrer à la maison, c’est à nouveau marée basse. Allez-vous vous échouer maintenant, ou allez-vous attendre que la mer vous porte en remontant jusqu’à la digue ?

Admettez simplement que votre « temps » doit s’adapter à celui de la Vie, … et non le contraire.

Prenez soin de vous !

A bientôt pour la suite.